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asphodèle

Dans l’introduction de cette page

Je dis ceci…

« Est poète aussi celui qui vous donne l’envie

 D’aimer la poésie

 En partageant des mots jolis

 Empruntés à autrui »

C’est pourquoi j’ai décidé

De participer tous les jeudis

Au défi chez Asphodèle

« La poésie du jeudi »

Cette semaine j’ai choisi un grand de la poésie

Louis Aragon.

J’aime beaucoup sa … et particulièrement cette poésie

Que je vous ai retranscrite telle qu’on peut la trouver sur le net

Sans oser y changer le moindre interligne 😉

 

L’auteur élève la voix – Poéme

Poéme / Poémes d’Louis Aragon

 

Es sont partis
J’écoute mourir les pas sur la route je les suis

Je demeure arrêté comme un train dans un tunnel de suie

On dirait un signal interminablement dans la nuit qui sonne

Personne personne personne

Il me semble avoir entendu déjà quelque part cette chanson

Ancienne ancienne ancienne

Même quand on n’y voit goutte il faut prendre les choses comme elles sont

Et nous à vingt ans devant nous qu’est-ce qu’on voyait de la route
Nous qu’est-ce qu’on avait à dire somme toute

J’écoute les pas mourir j’écoute
Au loin mourir les jeunes gens

Hélas ce n’est pas là parler par métaphore

Ceux même qui ne meurent pas quelque chose en eux s’est éteint

Quelque chose qui meurt en eux sans même attendre le matin

Ô pâle cigarette des mots qu’étoile un dernier effort

Il n’y a pas que des feux d’artifice où se brûler les doigts

On se dit d’abord c’est du jeu rien n’est joli comme les flammes

Et comme les autres d’abord on croyait faire ce qu’on doit

Le diable ne rend pas leur jeunesse à ceux dont il a pris l’âme

Ceux qui s’en reviennent flétris et ceux qui n’en reviennent pas

Nous aussi nous avons appris à vingt ans à marquer le pas

Il y a pour vous jeunes gens toujours une guerre où partir

Partir on se dit c’est partir et peu nous importe comment
Puisque aussi bien vivre ou mourir l’un comme l’autre n’a do sens
Il s’agit d’être ivre ou courir ce monde cruel et dément
Moi la démence dans les mots m’y paraissait une innocence
Et je comprends ceux qui se font une bouche d’obscurité
Ils sont à leur tour aujourd’hui ce qu’hier nous avons été

Il y a pour vous jeunes gens toujours une guerre où partir

Une bonne fois éprouver comme à la nage sa folie
Aller jusqu’au bout de sa force aussi loin qu’on peut

dans la mer
Comme on découvre le plaisir comme on s’y plonge et s’y

oublie
Faire encore une fois l’amour quitte à mourir de le refaire
Honte à qui trouve sa limite à qui sa limite suffit
Prudemment qui reprend sa mise et qui décline le défi

Il y a pour vous jeunes gens toujours une guerre où partir

Tout était pour vous un grand rire au seuil d’un pays inconnu

Vous portiez en vous ce pouvoir que les yeux ne peuvent pas voir

Vous aviez l’âge triomphant qui marque tout de son pied nu

Ce soleil du dedans de vous à vos gestes mettait sa gloire

Les murs sont faits pour les sauter
On ne court jamais assez loin

Quand on en brise les miroirs la belle couleur qu’ont les poings

Il y a pour vous jeunes gens toujours une guerre où partir

Quand le soir vient sur vous avec la mémoire du jour qui fut

Que vous vous asseyez pesamment dans vos jambes sur la terre

Ce sable dans votre gorge est-ce bien l’orgueil de vos refus

Qu’est-ce qui vous fait le regard de ceux qui préfèrent se taire

Pouvez-vous parler d’autre chose avec ce fusil dans vos mains

Autour de vous la nuit mûrit profondément des mots humains

Il y a pour vous cependant toujours une guerre où partir

D’abord on se servait des mots comme des œufs font les jets d’eau

Et puis voilà qu’ils ont pris dans la paume une chaleur vivante

Nous aussi nous pensions qu’il fallait attendre courber le dos

Je me souviens d’une autre guerre et voilà la guerre suivante

Et bien sûr que cela fait mal ce qu’on y trouve ressemblant

Et qu’il y ait entre les choses et les mots ce lien sanglant

Il y a pour vous jeunes gens toujours une guerre où partir

Le bien le mal qui ne sait plus les distinguer il s’étourdit

Si la guerre est l’honneur de l’homme ainsi qu’on le disait naguère

Pesez vos mots hommes qui naissez à l’homme
Je vous le dis

Eh bien faites-la mais qu’elle soit à votre honneur cette guerre

Que ce soit du moins une guerre à vous
Enfants de la
Patrie

Où l’on ne puisse entre la chose et le mot honneur faire son tri

Il y a pour vous jeunes gens toujours une guerre où partir

Il y a un monde à conquérir autrement que par le canon
Un monde où jeter joyeusement votre gant dans la

balance
Un monde où l’on peut appeler toutes les choses par leur

nom
Il y a un monde à la taille de l’homme et de sa violence
Où tous les mots de l’homme entre la vie et la mort ont

choisi
Je réclame dans ce monde-là la place de la poésie

louis-aragon

9 réponses à La poésie du jeudi chez Asphodèle : Louis Aragon

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