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Archives mensuelles : février 2016

la vie au champs

Le soir, à la campagne, on sort, on se promène,

Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ;

Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu

Se sent chez lui, sentant qu’il est partout chez Dieu.

Je vais volontiers seul. Je médite ou j’écoute.

Pourtant, si quelqu’un veut m’accompagner en route,

J’accepte. Chacun a quelque chose en l’esprit ;

Et tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit.

Chaque fois qu’en mes mains un de ces livres tombe,

Volume où vit une âme et que scelle la tombe,

J’y lis.

 

Chaque soir donc, je m’en vais, j’ai congé,

Je sors. J’entre en passant chez des amis que j’ai.

On prend le frais, au fond du jardin, en famille.

Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ;

N’importe : je m’assieds, et je ne sais pourquoi

Tous les petits enfants viennent autour de moi.

Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent.

C’est qu’ils savent que j’ai leurs goûts; ils se souviennent

Que j’aime comme eux l’air, les fleurs, les papillons

Et les bêtes qu’on voit courir dans les sillons.

Ils savent que je suis un homme qui les aime,

Un être auprès duquel on peut jouer, et même

Crier, faire du bruit, parler à haute voix;

Que je riais comme eux et plus qu’eux autrefois,

Et qu’aujourd’hui, sitôt qu’à leurs ébats j’assiste,

Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ;

Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais

Me fâcher ; qu’on s’amuse avec moi ; que je fais

Des choses en carton, des dessins à la plume ;

Que je raconte, à l’heure où la lampe s’allume,

Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit ;

Et qu’enfin je suis doux, pas fier et fort instruit.

 

Aussi, dès qu’on m’a vu : «Le voilà !» tous accourent.

Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m’entourent

Avec leurs beaux grands yeux d’enfants,sans peur,sans fiel,

 

Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel !

 

Les petits — quand on est petit, on est très-brave —

Grimpent sur mes genoux; les grands ont un air grave ;

Ils m’apportent des nids de merles qu’ils ont pris,

Des albums, des crayons qui viennent de Paris ;

On me consulte, on a cent choses à me dire,

On parle, on cause, on rit surtout ; — j’aime le rire,

Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs,

Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et coeurs,

Qui montre en même temps des âmes et des perles.

 

J’admire les crayons, l’album, les nids de merles ;

Et quelquefois on dit quand j’ai bien admiré :

«Il est du même avis que monsieur le curé.»

Puis, lorsqu’ils ont jasé tous ensemble à leur aise,

Ils font soudain, les grands s’appuyant sur ma chaise,

Et les petits toujours groupés sur mes genoux,

Un silence, et cela veut dire : «Parle-nous.»

 

Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment

Ou l’idée ou le fait. Comme ils m’aiment, ils aiment

Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt

Le ciel, Dieu qui s’y cache, et l’astre qu’on y voit.

Tout, jusqu’à leur regard, m’écoute. Je dis comme

Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l’homme,

Non pour avoir trouvé, mais pour avoir cherché.

Je dis : Donnez l’aumône au pauvre humble et penché ;

Recevez doucement la leçon ou le blâme.

Donner et recevoir, c’est faire vivre l’âme !

Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs,

Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs,

Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos délires,

Il faut que la bonté soit au fond de nos rires ;

Qu’être bon, c’est bien vivre, et que l’adversité

Peut tout chasser d’une âme, excepté la bonté ;

Et qu’ainsi les méchants, dans leur haine profonde,

Ont tort d’accuser Dieu. Grand Dieu! nul homme au monde

N’a droit, en choisissant sa route, en y marchant,

De dire que c’est toi qui l’as rendu méchant ;

Car le méchant, Seigneur, ne t’est pas nécessaire !

 

Je leur raconte aussi l’histoire ; la misère

Du peuple juif, maudit qu’il faut enfin bénir ;

La Grèce, rayonnant jusque dans l’avenir ;

Rome ; l’antique Égypte et ses plaines sans ombre,

Et tout ce qu’on y voit de sinistre et de sombre.

Lieux effrayants ! tout meurt; le bruit humain finit.

Tous ces démons taillés dans des blocs de granit,

Olympe monstrueux des époques obscures,

Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures,

Sont assis au désert depuis quatre mille ans ;

Autour d’eux le vent souffle, et les sables brûlants

Montent comme une mer d’où sort leur tête énorme ;

La pierre mutilée a gardé quelque forme

De statue ou de spectre, et rappelle d’abord

Les plis que fait un drap sur la face d’un mort ;

On y distingue encor le front, le nez, la bouche,

Les yeux, je ne sais quoi d’horrible et de farouche

Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux.

Le voyageur de nuit, qui passe à côté d’eux,

S’épouvante, et croit voir, aux lueurs des étoiles,

Des géants enchaînés et muets sous des voiles.

-Victor Hugo-

(1802-1885)

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Voici ma participation au jeudi poésie

Mené par Lénaïg

Sur le thème « Un personnage sort du livre »

Même si ce texte est un peu long

Je trouve qu’il se lit agréablement

Parce que le personnage

Sait y faire pour qu’on l’aime 😉

Etes-vous d’accord avec moi?

 

Chez les Croqueurs de Môts

savoir aimer

Bientôt c’est la Saint Valentin

C’est quoi

On dit que c’est la fête des amoureux

Amoureux de qui de quoi

De toi où de tout ceux

Qu’on voudrait garder dans un écrin

Moi je ne sais pas dire

Dire quoi

Que je t’aime

Mais pourquoi

Il n’y aurait que toi que j’aime

Peux-tu me le dire

Aujourd’hui je balance

Du “je t’aime” à tout vent, pourquoi

Parce qu’à travers cet écran

Personne ne me voit

Mes mots ne seraient-ils que du vent

Ou juste une triste danse

Tu me reproches à la maison

De ne plus savoir dire “je t’aime”

Tout au plus à cet écran

Oui mais lui me dit souvent qu’il m’aime

Serait-ce donc bien du vent

Et devrais-je te donner raison

Alors voilà “je t’aime”

Tu es content

Si longtemps que je ne te l’avais pas dit

Pourquoi tant de temps

Peut-être simplement l’oubli

Du sens d’un “je t’aime”

-dimdamdom-

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Voici ma participation au jeudi poésie

Chez les Croqueurs de Môts

Mené par Fanfan sur le thème de l’amour.

conte-de-fées-moderne

Il était une fois une jeune fille

Qui rêvait au prince charmant

Dans la forêt elle croisa un crapaud

Aussitôt il s’embrassèrent

Mais le crapaud ne se transforma pas

Il ne se marièrent pas

N’eurent pas d’enfants

Et furent très heureux.

FIN

-dimdamdom-

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Chez les Croqueurs de Môts.

Mené par Fanfan

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Pour toi!!!

-dimdamdom-

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