Un village écoute désolé
Le chant d’un oiseau blessé
C’est le seul oiseau du village
Et c’est le seul chat du village
Qui l’a à moitié dévoré
Et l’oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l’oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l’oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n’arrête pas de pleurer.
Si j’avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat
Je l’aurai mangé tout entier
Et puis je t’aurai raconté
Que je l’avais vu s’envoler
S’envoler jusqu’au bout du monde
Là-bas c’est tellement loin
Que jamais on n’en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets.
Il ne faut jamais faire les choses à moitié.
(Jacques PREVERT)
J’aime beaucoup la poésie de Prévert
Et je suis certaine qu’il ne m’en voudrait pas d’associer ce poème
A cette petite histoire drôle.
Une petite fille creuse un trou avec sa pelle.
Le voisin l’aperçoit et lui dit:
Qu’est-ce que tu enterres là?
La gamine, sans le regarder, dit d’un ton froid :
J’enterre mon poisson rouge qui est mort.
Ton poisson rouge?
Mais ne trouves-tu pas que ton trou est très grand
Pour un petit poisson rouge?
Non non répondit-elle
C’est juste parce que mon poisson
Se retrouve dans le ventre
De ton imbécile de chat.
Voici ma participation
Au jeudi poésie
Pour la Communauté des Croqueurs de Mots
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