Aujourd’hui deux participations
Pour le prix d’une.
L’une pour le jeudi de la poésie chez Asphodèle
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L’autre pour les Croqueurs de Mots
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De la communauté des Croqueurs de Mots
Où je demande (c’est moi qui suis à la barre)
De mettre en avant une expression connue.
Ici j’ai choisi « Mort aux vaches »
Utilisée par Georges Brassens
Dans une chanson dont le titre est « Hécatombe »
Issu de son album « La mauvaise réputation »
« Mort aux vaches, Mort aux lois, vive l’anarchie! »
A chaque fois qu’il chantait L’hécatombe à Bobino en ’72,
Le public s’enthousiasmait systématiquement en applaudissant
Le mot « anarchie ».
Systématiquement, Brassens allait prendre un verre d’eau
Après la chanson et disait: » Ils ne comprennent rien à l’anarchie « .
Avec ses chansons, le petit bonhomme qui n’aura jamais suivi les chemins
Qui mènent à Rome partageait contes et histoires avec son auditoire,
En même temps qu’il tenait face à son public.
Brassens provoquait le monde entier lorsqu’il se posait en scène
Avec ses trois accords, et il est un peu regrettable que la majeure partie
Du public n’ait retenu que ces trois accords, précisément.
Hécatombe
Au marché de Briv’-la-Gaillarde
A propos de bottes d’oignons
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon
A pied, à cheval, en voiture
Les gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l’aventure
D’interrompre l’échauffourée
Or, sous tous les cieux sans vergogne
C’est un usag’ bien établi
Dès qu’il s’agit d’rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie
Ces furies perdant tout’ mesure
Se ruèrent sur les guignols
Et donnèrent je vous l’assure
Un spectacle assez croquignol
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j’bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J’exitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: « Hip, hip, hip, hourra! »
Frénétiqu’ l’un’ d’elles attache
Le vieux maréchal des logis
Et lui fait crier: « Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l’anarchie! »
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d’un de ses lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu’elle serre comme un étau
La plus grasse de ses femelles
Ouvrant son corsage dilaté
Matraque à grand coup de mamelles
Ceux qui passent à sa portée
Ils tombent, tombent, tombent, tombent
Et s’lon les avis compétents
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus bell’ de tous les temps
Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j’ose
Le dire tellement c’est bas
Leur auraient mêm’ coupé les choses
Par bonheur ils n’en avait pas
Leur auraient mêm’ coupé les choses
Par bonheur ils n’en avait pas
-Georges Brassens-
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