Pour qu’il revienne à son naturel aimant,
L’homme doit se libérer de tout jugement.
Le pardon doit absolument naître du cœur,
Pour cela, ne faut-il pas guérir sa rancœur ?
L’esprit, lui a besoin du pardon pour guérir,
Difficile quand l’offense fait encor souffrir !
Mais, pardonner, ne veut pas dire oublier,
Ce n’est pas non-plus, tout nier ou refouler
Ni la décharge de responsabilités,
Ou, la démonstration de supériorité.
Cela n’implique pas, de se réconcilier.
C’est en rien une faveur, c’est se «délivrer » !
Pour pardonner, il faut avant tout comprendre,
Ce qui nous est arrivé, sans se méprendre.
C’est aussi pour soi-même, la libération,
Des espoirs, qui n’engendrent que déception.
Mais, faut-il pardonner ou alors accepter?
Que faisons-nous de la loi de causes à effets ?
Faut-il pardonner à notre société,
Toutes nos névroses, par elle engendrée,
Ou à nous-mêmes qui créons la société ?
Faut-il se pardonner d’être ce que nous sommes,
Ou plutôt, de n’être que ce que nous sommes,
Avec nos besoins, nos envies, nos faiblesses,
Nos peurs, nos humeurs et aussi nos maladresses ?
Faut-il que le vent pardonne à la pluie ?
Faut-il que le jour pardonne à la nuit,
L’hiver au printemps et le printemps à l’été,
La lune au soleil ou les fruits aux gelées ?
La nature, n’a pas de notion de pardon,
Rien ne justifie quelconque punition.
Faut-il qu’il y ait absolument, un coupable,
Sur ce que nous considérons, punissable ?
Même si l’acte nous paraît condamnable,
Celui qui en est la cause, est pardonnable.
Il agit soit par conviction ou réaction,
Ou par pulsion, tel qu’il est dans son émotion.
Prévoir les conséquences de ses actions,
Demande l’objectivité de sa vision.
Dans l’instant, il en est plus ou moins dépourvu,
N’étant pas libéré, il commet des abus.
Selon l’offense, il y a ou pas, sentence,
Jugeant si l’acte, mérite, indulgence.
La vengeance ne fait le bonheur qu’un instant,
Le pardon quant à lui, rend heureux très longtemps !
Faut-il d’abord pardonner pour pouvoir guérir,
Ou bien, pour pouvoir enfin pardonner, guérir?
Et si, tout ce qui vient à nous, nous l’avions attiré ?
Tel le fer par l’aimant, qui ne peut résister ?
-Geneviève MARTIN BOISSY-
Voici ma participation au premier jeudi poésie
Mené par Jill Bill
Chez les Croqueurs de Môts
Sur un thème libre.
A travers ce poème sur le pardon, Geneviève Martin Boissy
invite à entrevoir l’influence que peut avoir l’interdépendance
que nous avons les uns aux autres et à travers lequel nous sommes soumis à la loi
de causes à effets, avec son phénomène d’attraction/répulsion.
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