Un jour en février, dans la forêt d’Argonne,
Je vis d’étranges fleurs, au bord de mon chemin.
Je vous les envoyai, dans le secret dessein
De rappeler l’amour que mon cœur emprisonne.
Vous m’avez répondu par d’autres fleurs, mignonne,
Et vous vous étonniez qu’en ce pays lorrain,
Puisse éclore une fleur, puisque chaque matin,
Il gèle, il neige et que de froid l’arbre frissonne.
Pourquoi la fleur d’Argonne, au cours de cet hiver,
A-t-elle devancé cette fleur, qu’hier
Je recevais, chère âme, et qui venait de Nice ?
L’une, de nos héros, buvait le sang vermeil
Pour rajeunir sa tige et gorger son calice,
Et l’autre, pour fleurir, n’avait que le soleil.
Maurice BOIGEY
Source : BDIC – Rigolboche n°10 – 15 Mai 1915
Pour la communauté « Il y a cent ans » de Clarmicalement
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