Louis Aragon, (1897 – 1982). Écrivain français. Vers 1940.
« Je vous salue ma France »
Je vous salue ma France, arrachée aux fantômes !
Ô rendue à la paix ! Vaisseau sauvé des eaux…
Pays qui chante : Orléans, Beaugency, Vendôme !
Cloches, cloches, sonnez l’angélus des oiseaux !
Je vous salue, ma France aux yeux de tourterelle,
Jamais trop mon tourment, mon amour jamais trop.
Ma France, mon ancienne et nouvelle querelle,
Sol semé de héros, ciel plein de passereaux…
Je vous salue, ma France, où les vents se calmèrent !
Ma France de toujours, que la géographie
Ouvre comme une paume aux souffles de la mer
Pour que l’oiseau du large y vienne et se confie.
Je vous salue, ma France, où l’oiseau de passage,
De Lille à Roncevaux, de Brest au Montcenis,
Pour la première fois a fait l’apprentissage
De ce qu’il peut coûter d’abandonner un nid !
Patrie également à la colombe ou l’aigle,
De l’audace et du chant doublement habitée !
Je vous salue, ma France, où les blés et les seigles
Mûrissent au soleil de la diversité…
Je vous salue, ma France, où le peuple est habile
À ces travaux qui font les jours émerveillés
Et que l’on vient de loin saluer dans sa ville
Paris, mon cœur, trois ans vainement fusillé !
Heureuse et forte enfin qui portez pour écharpe
Cet arc-en-ciel témoin qu’il ne tonnera plus,
Liberté dont frémit le silence des harpes,
Ma France d’au-delà le déluge, salut !
Louis Aragon, Le Musée Grévin, 1943
Suite au résultat désastreux des élections d’hier
Partout en Europe,
J’ai choisi ce poème d’Aragon qui témoigne
De son patriotisme pour la France sans jamais avoir déversé
Dans le Nationalisme!!!
Et pour ceux qui croient vraiment en ce parti semant la haine
J’ai choisi cette citation
Pour le dico-citations
Sur l’annuaire pour les Nuls!!!
« Le contrat est sans valeur :
Dieu nous a vendu le paradis en viager sans nous avertir qu’il était immortel. »
Et je partage également avec Asphodèle
Pour la poésie du jeudi.
Trente ans déjà
Et alors on va pas en faire un plat
Trente ans c’est un bail
Et voilà que j’en baille
Arrête tu sais que je rigole
Tu as toujours été mon idole
OK cette fille
Et alors ce n’était pas une amie
Toi et moi
C’est clair ce n’était qu’émoi
De beaux enfants
Ce n’est pas du vent
Nous voilà, toi grand père
Et moi grand-mère
Bon on fait quoi en attendant
On se donne encore trente ans?
Quoi j’en demande de trop!
Ok je sais que je ne suis pas de tout repos
Je sais, croix de fer, croix de bois
Jamais je ne pourrai me lasser de toi!!!
-dimdamdom-
(Mai 2011)
Pour la poésie du jeudi chez Asphodèle
J’aime comparer ma poésie
A de grands auteurs
C’est ainsi que je vous ai dégoté
Ce petit (heu long) poème
Et c’est drôle j’y ai retrouvé comme le manifeste Prévert,
tous les états d’esprits par lesquels un homme peut passer,
du chagrin à la gaieté, de la méchanceté à la bonté, de la joie au désespoir.
Ces états d’âme se reflètent entre autre dans ses poèmes sur l’amour.
Prévert évoque tour à tour l’amour vache, l’amour fou ou romantique,
l’inquiétude que cet amour puisse s’estomper, ou encore la vie sans amour.
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous
-Jacques Prévert-
L’âne vert 2014 (dimdamdom59)
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J’approchais d’une clairière
C’est là que je l’ai découvert
Ce petit âne tout vert
Avec deux petits cailloux argileux
Je lui ai donné des yeux
Avec un petit galet
Je lui ai donné un nez
Il m’a regardée
M’a humée
Et m’a remerciée!!!
-dimdamdom-
Puis en parcourant le net
J’ai trouvé ceci …
L’âne vert 1911 (Chagall)
Puis j’ai cherché un poème
Qui irait bien avec cette peinture
Et j’ai trouvé ceci …
J’aime l’âne
J’aime l’âne si doux
marchant le long des houx.
Il prend garde aux abeilles
et bouge ses oreilles ;
et il porte les pauvres
et des sacs remplis d’orge.
Il va, près des fossés,
d’un petit pas cassé.
Mon amie le croit bête
parce qu’il est poète.
Il réfléchit toujours.
Ses yeux sont en velours.
Jeune fille au doux cœur,
tu n’as pas sa douceur :
car il est devant Dieu
l’âne doux du ciel bleu.
Et il reste à l’étable,
fatigué, misérable,
ayant bien fatigué
ses pauvres petits pieds.
Il a fait son devoir
du matin jusqu’au soir.
Qu’as-tu fait jeune fille ?
Tu as tiré l’aiguille…
Mais l’âne s’est blessé :
la mouche l’a piqué.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
Qu’as-tu mangé petite ?
— T’as mangé des cerises.
L’âne n’a pas eu d’orge,
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde,
puis a dormi dans l’ombre…
La corde de ton cœur
n’a pas cette douceur.
Il est l’âne si doux
marchant le long des houx.
J’ai le cœur ulcéré :
ce mot-là te plairait.
Dis-moi donc, ma chérie,
si je pleure ou je ris ?
Va trouver le vieil âne,
et dis-lui que mon âme
est sur les grands chemins,
comme lui le matin.
Demande-lui, chérie,
si je pleure ou je ris ?
Je doute qu’il réponde :
il marchera dans l’ombre,
crevé par la douceur,
sur le chemin en fleurs.
-Francis Jammes-
Ne trouvez-vous pas une ressemblance entre mon thème tout simpliste
Et celui de ces deux grands auteurs???
Ce qui m’amène à la citation suivante
Pour le dico-citation
Sur l’annuaire pour les Nuls
Mien, tien. – Voilà le commencement et l’image de l’usurpation de toute la terre.
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